INTENTIONS formulées à l’occasion de la réalisation du reportage graphique « DOUMAIA » – voir ici
Par les professionnels accueillis en résidence aux collèges René Cassin (Vielmur-sur-Agout) et Marcel Pagnol (Mazamet) : Sophie BOUTBOUL, journaliste et Emmanuel PROST, dessinateur
Maisons de naissance : le nouveau cocon pour éviter les violences obstétricales et le médico-centré.
Le 26 novembre 2015, 9 projets de « maisons de naissance » ont été retenus pour une expérimentation dans toute la France, expérimentation devant durer 5 ans avant d’être pérennisée.
Le principe des maisons de naissance ? Les femmes dont la grossesse est considérée sans risque peuvent y bénéficier d’un accompagnement global, une méthode de suivi de A à Z par les mêmes sages-femmes, menant à un accouchement naturel, sans assistance médicale. Des parents ayant été déçus par une péridurale imposée pour un premier enfant, ou s’étant sentis seuls, peu épaulés, ou carrément maltraités par du personnel soignant en hôpital ou par leur gynécologue se tournent vers ces lieux tout de même très encadrés par le ministère de la Santé et accolés à une maternité hospitalière, comme la maison de naissance de Castres « Doumaïa »
« Dans un système de soin français hospitalo-centré, sortir de l’interventionnisme médical n’était pas évident, explique une sage-femme d’une maison de naissance. Il a fallu batailler pour faire face aux a priori, obtenir des financements et se faire assurer».
Parmi les 9 projets (à Paris, Nancy, Grenoble, à Baie-Mahaut en Guadeloupe…), il y a la maison de naissance de Castres : Doumaïa. 140m2 accolés à l’hôpital de Castres-Mazamet. 147 bébés déjà, nés à Doumaïa, qui a ouvert ses portes le 10 mars 2017 après deux années de préparation intense.
Doumaïa est la seule maison de naissance présente en Occitanie.
À Castres, elle entre dans sa 5ème année de fonctionnement. L’expérimentation des MDN est officiellement prolongée de 1 an à cause de la crise sanitaire. Elle prendra donc fin le 1er janvier 2022. Mais aurait dû prendre fin à la fin de 2020. L’heure est donc au bilan.
Au niveau national, un collectif militant a été créé, entre les maisons de naissance, pour se concentrer sur l’avenir des MDN. Le collectif se réunit par skype une fois par mois afin d’échanger sur les pratiques, de mutualiser des idées.
Par un reportage à Doumaïa, nous avons choisi, en texte et en dessins, de donner la parole à ces parents qui ont souhaité se tourner vers un cadre plus protecteur, moins médico-centré, pour éviter les maltraitances de certains médecins, les violences obstétricales, et pour recevoir un accompagnement pas uniquement dédié à la mère, mais aussi au partenaire de vie. Nous avons assisté à des échanges parents-sages-femmes, à des ateliers, mais aussi au suivi post-accouchement qui permet grâce à la relation de confiance nouée entre la sage-femme et les parents sur neuf mois de mieux prévenir notamment la dépression post natale.
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Sophie BOUTBOUL
Elle fait partie du collectif Youpress.
Journaliste indépendante, elle écrit sur les violences faites aux femmes, aux enfants et sur les discriminations en France et à l’étranger pour Mediapart, Le Monde, Le Parisien, Le Monde Diplomatique, Paris-Match.
Elle est la co-autrice avec Alizé Bernard de « Silence, on cogne. Enquête sur les violences conjugales subies par les femmes de gendarmes et de policiers » (Grasset, 2019).
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Emmanuel PROST
Né en 1984 à Lyon, c’est illustrateur, formé à l’école Émile-Cohl. Il réalise de nombreux carnets de voyage (tels Zorey Dedan et Ziskakan avec Hippolyte, Gilbert Pounia et Ziskakan tous deux publiés par Des Bulles dans l’océan), des fresques, des bandes dessinées et des peintures. à La Boîte à Bulles, il met son talent d’illustrateur-peintre au service d’ouvrages de la collection Les Carnets de la BàB : Palestine, dans quel état ? avec Maximilien Le Roy et Marais noirs avec Vincent Henry. Chez Cambourakis, il publie, avec Frédéric Debomy, journaliste spécialiste du Rwanda, FULL STOP – Le génocide des Tutsi du Rwanda.